#13 Deviendra Grand
Dans cette édition : Go Fast & Break Things ?? Résultats de la deuxième promotion de WeiD Prépa, Cérémonie de diplomation.
Menu du jour 😋
Go fast and break thing
Deux accomplissements :
Résultats de la deuxième promotion de WeiD
Diplomation
Trois recommandations
Article sur les biais cognitifs et l’aversion à la perte
Discours d’Adrien Nussembaum
Deux expériences étonnantes au théâtre
J’ai une semaine de retard. Désolé mais business first et le week-end dernier a été entièrement consacré à faire passer des entretiens pour que nos étudiants transforment leurs admissibilités (voir section accomplissements).
Edition un peu longue (pour compenser).
J’espère que vous la trouverez intéressante !
1. Go fast and break things
But de cette section : vous écrire, sur un format un peu plus long que ce que je peux faire ailleurs - Linkedin étant un format trop dépendant des algorithmes - une réflexion que j’ai eue dans le cadre du développement de WeiD. Ma conviction est que ce sont les reflexions - le long du chemin - qui importent pour grandir. Le chemin plus que le but. Devenons grands ensemble !
Go fast and break things.
C’était le slogan de Facebook jusqu’en 2014.
(ndlr : Facebook a été créé en 2004)
Mais c’est surtout un slogan qu’on n’entend plus du tout de leur part.
C’est ce changement qui m’intéresse aujourd’hui.
Evidemment je vais faire des parallèles avec ce qu’on fait chez WeiD.
Si - comme tout entrepreneur - j’aime à penser que nous sommes le “Facebook de l’éducation”.
Lol. C’est une idée complètement débile.
Tout d’abord parce qu’on n’a rien d’un Facebook, qu’on est une prépa, une Ecole, qui plus est dans l’écosystème convenu des Grandes Ecoles de Commerce française.
Pas si disruptif donc.
Mais surtout, peut-être sommes-nous MySpace (=l’ancêtre de Facebook, aujourd’hui dans le cimetière des bonnes idées arrivées trop tôt ou pas assez bien exécutées)… à savoir voués à l’échec.
Cependant la mentalité de Facebook à ses débuts est intéressante.
Go fast and break things.
C’est le type de slogan qui donne des raisons d’aller vite, d’être maniable, de changer les choses.
Une réalisation créative contre la bureaucratie poussiéreuse.
Ce slogan est très sympa quand la startup est encore une startup.
Quand David n’est pas devenu Goliath.
Mais à un moment… notre bon vieux Zuck a retourné sa veste.
Go fast peut être, mais on en doit break rien du tout.
Pourquoi donc ?
Légende : Image de notre ami Zuck qui veut surtout montrer qu’il “break” rien du tout.
I. Ce qui t’a aidé au départ te bloquera par la suite
Au début, être un pirate, ça fonctionne.
On fédère les équipes, les rebelles, dans un projet commun.
Pour Apple en 1984, c’est IBM qui représente le gros mammouth - que dis-je ? - le tyran à abattre.
Dans cette célèbre pub, le Macintosh II et l'avancée technologique promise ne font pas coïncider l'année 1984 avec le roman dystopique de George Orwell "1984". Le méchant ici c’est IBM.
Cela reflète bien la mentalité vindicative d’Apple à ses débuts.
Beaucoup de boites se sont en fait construites comme cela.
Mais les boites qui perdurent sont celles qui arrivent à conserver l’énergie du début tout en parvenant à évoluer.
Quand je suis petit je peux me permettre des choses.
Plus je grandis, plus j’ai à perdre en cas d’erreur.
Je vais moins vite.
C’est pareil dans l’histoire de WeiD.
A notre lancement : personne ne nous attendait. Je pouvais publier à peu près ce que je voulais sur Linkedin, cela n’avait aucune influence.
Désormais, même si le chemin est encore long, les choses commencent déjà notablement à évoluer. Je ne peux plus raconter n’importe quoi. Nous entrons par quelques aspects dans la cours des grands, il s’agit d’en adopter la posture.
Mais comment conserver notre esprit “critique” du début si nous prenons nous-même part au système.
Un peu comme les partis aux extrêmes (de contestations) qui n’ont finalement pas envie de gouverner (euh… à voir dans les prochaines semaines même si ce n’est pas une infolettre politique).
En tout cas… pas sûr de cette comparaison politique mais vous comprenez l’idée. Se construire comme un parti d’opposition et (enfin) accéder au pouvoir implique de bien opérer la transition.
C’est le défi auquel va devoir faire face WeiD dans quelques années si tout se passe comme prévu.
II. Le paradoxe du monopole
Quand je suis petit je dis que je suis unique, quand je suis gros je dis le contraire
Toutes les présentations de startups pour lever des fonds ont un point commun : elles positionnent la startup comme “unique”.
En réalité évidemment qu’il existe des alternative.
En premier lieu : ne pas prendre la solution proposée fait partie des alternatives possibles.
Mais c’est quand on commence à vraiment avoir de l’importance que cela change la donne.
Les gens (régulateurs, concurrents…) commencent à regarder de près. A faire attention.
C’est la fin de la magie du début.
Ce moment où on passe les “early adopters” = les premier clients convaincu ardemment de la pertinence de la solution….
… à la majorité à convaincre.
C’est justement quand je suis vraiment en monopole (Facebook, mais aussi Google et d’autres) que je m’efforce à tout prix de montrer que ce n’est pas le cas.
En ce qui concerne la technologie c’est vrai qu’il est loin le temp des early 2010’s où technologie = optimise.
Depuis on a vu Cambridge Analytica, les conditions de travail dans les entrepôts Amazon, les livreurs Ubers, les conséquences de la massification des Airbnb.
L’optimisme est (largement) retombé.
(désolé par avance à tous les lecteurs de cette infolettre largement enthousiastes de la #Frenchtech)
Le principe est le suivant :
On réussit parce qu’on a voulu “go fast and break things”
Puis ensuite il faut absolument montrer le contraire.
Sous-conclusion : ce qui t’a emmené jusqu’au point A, t’empechera d’aller au point B.
III. Un marché unbreakable
L’éducation est un marché avec une structuration particulière.
Il “Move pas du tout fast”
Et… la seule chose qui semble devoir se “break” c’est la tirelire des étudiants.
Rien à voir avec le sujet donc ?
C’est la dynamique que j’interroge ici.
Comment devenir Goliath en démarrant David.
Comment se mettre le pied à l’étrier en adoptant une logique “pirate” mais en trouvant le juste bon moment pour ne pas se contredire en dénnonçant un système dont on fait partie ?
Je parle de marché unbreakable car il y a beaucoup de barrières à l’entrée.
Les choses écoluent lentement. Il y a beaucoup de bouche-à-oreille. Les autres établissements n’hésitent pas à y aller de leurs commentaires (et dénigremment).
Fanfaronner et annoncer des hautes attentes est donc un gros risque.
C’est un marché dans lequel “Institutionnalisation = qualité”.
On va chercher de la valeur dans l’institution et la confiance qu’elle confère.
En fait, il ne faut pas apparaitre comme un “pirate”.
Il faut réussir à continuer de l’être en interne (pour avancer vite).
Continuer à communiquer ces valeurs à nos étudiants.
Mais ne pas être perçus comme tels.
Pour le moment : je veux toujours Go fast an break things…. et j’espère pour longtemps !
2. Les accomplissements
But de cette section : mettre en exergue deux points d’étape (succès, simples avancées ou échecs) ayant eu lieu dans les 15 derniers jours.
1. Les résultats de la deuxième promotion.
Les résultats d’admissibilité sont tombés. C’est toujours un moment de stress particulier pour moi car c’est un résultat sur lequel j’ai l’impression de n’avoir aucune prise.
“Alors les résultats ? t’es content ?”
Oui. Et non.
Les résultats sont objectivement très bons : 50% de tous nos étudiants admissibles en “parisiennes” (HEC, ESSEC, ESCP).
Mais en fait, au fond de moi :
Je sais qu’on aurait pu faire mieux
Il y a des étudiants pour lesquels je suis super triste (des sous-performances)
Ce qui m’empêche de complètement célébrer cela.
Sentiment partagé entre la satisfaction, le besoin de communiquer dessus, et la retenue imposée.
Ces résultats nous ont fait rentrer dans la période de ce qu’on appelle le “no-limit” : une préparation super intense à l’oral : entretiens, tryptiques et khôlles diverses.
Grosse période d’activité chez WeiD Prépa depuis 15 jours…
2. Cérémonie de Graduation à HEC
Une page se tourne. Je ne suis plus étudiant à HEC Paris. C’est finalement une part de mon identité qui se modifie puique je ne peux plus me présenter comme “étudiant-entrepreneur”.
Ces deux derniers jours sur le campus étaient juste assez pour avoir une grosse pointe de nostalgie, et pas assez pour en avoir marre (de boire).
Intense, riche, émouvant.
Dans l’expérience de la scolarité, la vie en campus restera toujours quelque chose de très particulier.
C’est ce qui créé les amitiés, liens, et sentiments d’appartenance les plus puissants.
C’est tout ce temps “inutile” qui fait la valeur du réseau HEC.
Ce gars que tu croisais en Kfet ou au Restaurant Universitaire que tu retrouves 5 ans après en sachant exactement quoi lui dire.
Je serais très heureux de pouvoir reproduire ça d’une autre manière avec WeiD un jour.
A très vite HEC ! Une page se tourne mais l’histoire entre nous est loin d’être terminée :)
(il en manque beaucoup sur cette photo mais vous voyez l’ambiance déjà)
3. Les recommandations
But de cette section : parler de nous c’est bien, mais c’est aussi super appréciable de vous parler de ce qu’il se fait ailleurs. Education, IA, culture, livres… Aucune thématique précise dans cette section mais simplement quelques recommandations personnelles. Business ou non. Elles me font avancer dans ma réflexion (le but de cette infolettre est de devenir grand). J’espère qu’elles vous seront également utiles :)
Article intéressant sur les biais cognitifs et notamment sur la manière dont l’aversion à la perte modifie notre manière de prendre des décisions. Je suis en ce moment assez intéressé par ce type de biais qui sont les même qui font que finalement tout le monde fait la même chose (dans mon secteur ou d’autres). Quand on sait que le risque est très souvent associé à la rentabilité, c’est dommage que beaucoup de choses dans ma tête m’incitent à en prendre le moins possible.
#Discours de Adrien Nussembaum (HEC 2001), co-fondateur et co-CEO de Mirakl (une Licorne française). La vidéo est accessible via ce lien (à 1:45). J'ai trouvé son approche et son discours particulièrement percutante et réfléchie durant la cérémonie. Voilà quelques notes que j’ai prises : “if i am not for myself, who will be for me ? And being for myself, who am i ?” ; “Education diversity and business must be the building blocks to repare the word annd contribute to peace.”
“ (…) embrace your uniqueness. Never give up challenging yourself. Nerver give up on exploring youselves Never give up on loving others”
“The words need you to lead with openess, courage and love.”
#Théâtre. Je suis allé voir deux pièces radicalement opposées. L’une où je me suis dit : “qu’est-ce que c’est que ce truc de beaufs absolu?”. La pièce s’appelle c’est décidé je deviens une connasse… ça vous donne la couleur. L’autre pièce, Fin de partie de Samuel Beckett : j’ai juste rien compris (pas assez intelligent je pense). Je sais ; vous allez me dire que c’est de l’absure (ça je l’avais…merci) mais ce que je veux dire c’est que très vite j’ai même perdu toute sensibilié à l’esthétisme ou la poésie qui pouvait résider dans le texte car j’étais trop aggacé des phrases sans queue ni-tête. Deux expériences que je n’irai pas jusqu’à recommander (malgré le titre de la section) mais que je trouvais intéressante de partager ici. Si jamais vous vous faites votre avis sur ces deux pièces avec plaisir pour en discuter plus en détails ;)
PS : Veuillez m’excuser par avance pour les typos, mots oubliés, etc. Officiellement elles sont volontaires pour voir si vous lisez bien eheh. Officieusement vous pourrez vous dire que je ne me suis tout simplement pas relu et que certaines sont passées entre les mailles de notre ami GPT4. J’ai gardé une mauvaise habitude de classe préparatoire : ne jamais me relire à la fin (mais pas un mot aux étudiants de WeiD 🤭)
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Bises et bon début de semaine !