#9 Deviendra Grand
Dans cette édition : un petit commentaire d'une citation de Paul Valéry, Marathon et Paris et Géopolitique dans l'éducation ✌️
N’hésite pas à partager cette édition 🤠… et à me dire ce que tu as pensé en commentaire (vraiment)
Toutes les deux semaines suivez ici le développement de WeiD et de mes différents projets à travers :
Une Réflexion, Deux accomplissements et Trois “Recos”
Si cette infolettre t’a été transférée c’est ici que ça se passe :))
Menu du jour 😋
« Que de choses il faut ignorer pour agir. » Paul Valéry
Deux accomplissements :
Marathon de Paris
Lancement communication B2C de WeiD School Talents
Trois recommandations :
Géopolitique et Education
IA et Education : les plus inquiets ne sont pas ceux que l’on croit !
Un peu de théâtre pour l’énergie
1. « Que de choses il faut ignorer pour agir. » Paul Valéry
But de cette section : vous écrire, sur un format un peu plus long que ce que je peux faire ailleurs, une réflexion que j’ai eue dans le cadre du développement de WeiD. Devenons grands ensemble !
J’ai trouvé cette citation intéressante car on m’interroge assez souvent sur les “débuts” de WeiD.
Les gens adorent les histoires de fondateurs où il y a un déclic, où le storytelling s’intègre parfaitement dans l’histoire de l’entreprise, où tout fait sens à postériori…
Comment tu as eu l’idée ?
Mais c’est pas trop galère de créer une Ecole ?
Comment tu t’es dit que tu allais te lancer ?
Ca a dû être super dur, au début, de convaincre les premiers élèves non ?
Comme souvent, la réalité est beaucoup moins glamour que cela.
Même s’il est toujours possible de la rendre bien plus attrayante et intéressante pour la raconter.
C’est là où je trouve que ces mots de Paul Valéry sont intéressants.
Que de choses il faut ignorer pour agir.
Différentions déjà plusieurs sens du mot ignorer, cela nous aidera dans la réflexion :
Ne pas être au courant de quelque chose (ex : ma grand-mère ignore l’existence de ChatGPT)
Ne pas connaître quelque chose, n'en avoir jamais fait l'expérience (ex : ignorer la faim)
Refuser de constater l'existence de quelque chose, d'en tenir compte (ex : il a ignoré ma mise en garde…)
Faire comme si quelqu'un n'existait pas (ex : depuis ce jour il m’ignore)
Là où je trouve la citation intéressante c’est qu’elle va beaucoup plus loin que le premier sens que l’on pourrait lui attribuer.
En effet, on pourrait supposer que Paul Valéry classe les personnes en deux catégories (excluantes) : les sachants et les agissants.
En France, particulièrement, il y a une idée assez ancrée dans les mentalités qui est que l’on ne peut pas à la fois être un intellectuel et un “homme d’action” (ou femme évidemment). Il y aurait ceux qui savent mais qui n'agissent pas, et ceux qui agissent parce qu'ils ne savent pas.
Je reconnais que parfois ce cliché trouve de beaux exemples qui en font une idée reçue à la peau dure.
Pourtant je suis persuadé du contraire.
Alors évidemment, au lancement de WeiD, il y a plein de choses que nous ignorions.
En premier lieu : l’entrepreneuriat, et tout ce qui va avec.
Ni David ni moi n’en avions déjà fait l’expérience.
Sûrement que si nous avions eu connaissance de toutes les galères qui nous attendaient nous y aurions réfléchis à deux fois… Une omniscience à ce niveau est quelque peu décourageante.
D’ailleurs parfois les proches ou conjoints d’entrepreneurs sont vaccinés contre la tentation de “se lancer” justement car ils n’ignorent pas les galères que cela peut engendrer.
Nous avons également ignoré les mises en garde.
“Vous vous lancez sur un marché en décroissance”
“Une autre prépa privée ? C’est un marché saturé”
“Si vous êtes nouveaux vous ne pourrez jamais rivaliser avec des acteurs qui sont là depuis 50 ans”
Toutes ces remarques sont parfaitement justifiées.
Mais il y aura toujours une raison de ne pas se lancer.
C’est d’ailleurs un biais que j’observe chez les investisseurs en VC (Venture Capital) pour qui le métier est de ne pas investir dans des boites (oui, c’est la plus grande partie du travail).
J’en connais certains qui veulent - ensuite - se lancer dans l’entrepreneuriat mais qui n’arrivent pas à trouver “la bonne idée”. De fait, ils s’analysent comme ils analysaient les entreprises dans lesquelles ils faisaient le choix de ne pas investir.
Alors je ne dis pas qu’il faut toujours se lancer all-in sur la dernière idée que vous avez eu sous la douche. Je dis simplement que chercher une idée pour laquelle il n’y a rien à ignorer est peine perdue.
Nous avons aussi ignoré les intimidations.
Oui… naïvement je me disais qu’en entreprenant dans l’éducation j’allais évoluer avec des personnes qui veulent aller dans le bon sens.
Que nenni.
Lettres d’avocats des concurrents, intimidations commerciales, dénigrement auprès des étudiants…
Bref : une vraie basse-cour en réalité.
Des petits poissons qui se pensent les rois de l’aquarium.
Nous avons également fait le choix de les ignorer. Ainsi, notre “veille concurrentielle” est quasi inexistante. Nous nous concentrons sur ce que nous allons faire, pas sur ce que font les autres.
J’ai l’impression que les acteurs historiques ne fonctionnent pas comme cela et perdent un temps fou à cela (coucou puisque vous le lisez aussi !)
Celui qui est dans l’action c’est celui qui, après avoir pesé le pour et le contre, choisi le pour. C’est connaître les risques mais choisir de les ignorer.
A ce titre je trouve qu’on donne souvent une mauvaise définition du courage.
Le courage ce n’est pas de ne pas avoir peur.
Le courage c’est d’avoir peur et d’y aller quand même.
Les Spartiates derrière leurs boucliers dans les Thermopyles, les GI américains en approchant d’Omaha Beach, ou les derniers défenseurs de Dien Bien Phu : ils savaient tous que leurs chances de survie étaient presque nulles. Ils savaient qu’ils allaient sûrement à l’abattoir. Mais ils ont choisi de le faire quand même.
C’est ça le courage.
Pour aller sur des thématiques moins morbides c’est exactement la même chose dans l’entrepreneuriat. On sait que nos concurrents sont énormes et très sûrement indéboulonnables mais on choisit d’y aller quand même. C’est l’essence même d’une start-up.
Trop d’options, trop de choix, trop de données (parfois contradictoire entre elles) peuvent provoquer plus d’ombre que de lumière, de tétanie que de volontarisme.
A ce titre, je trouve que le système de sélection des classes préparatoires est incomplet. On sélectionne des étudiants sur leur capacité à savoir mais pas sur leur capacité à oser.
“Apprendre à oser”, la devise d’HEC, est parfois malheureusement simplement un slogan.
Mais en même ce n’est pas si étonnant : ces étudiants ont fait des choix toute leur vie pour “réduire les risques” ou, “ne pas se fermer de portes”.
Mais finalement trop d’options, trop de choix, trop de données (parfois contradictoire entre elles) peuvent provoquer plus d’ombre que de lumière, de tétanie que de volontarisme.
Je terminerai cette édition par une idée que je martèle beaucoup en ce moment.
Pour s’ouvrir une porte en grand, il faut accepter de se fermer toutes les autres.
Ce sera le sujet d’une prochaine édition.
2. Les accomplissements
But de cette section : mettre en exergue deux points d’étape (succès, simples avancées ou échecs) ayant eu lieu dans les 15 derniers jours.
Marathon de Paris. Oui.. j’étais bien obligé d’en parler quelque part. Premier marathon pour moi réalisé dimanche dernier. J’ai absolument adoré l’expérience. Autant la préparation que le marathon en lui-même. Petite larme à l’arrivée. Mon objectif était de le courir en 3h30 et j’ai - après un sprint final - réussi à passer la ligne en 3h30 et 58 secondes. Pas peu fier eheh. J’ai eu la chance d’avoir des encouragements quasiment tout du long et mine de rien ça compte ! Prochain défi sportif : la Spartan Race de Morzine début juillet. Dans le genre “épreuve pour laquelle je ne suis pas du tout prêt au moment de l’inscription” on est pas mal non plus. A suivre !
Lancement communication B2C de WeiD School Talents. Depuis notre annonce en décembre dernier nous avons surtout focalisé notre travail sur 1) la construction du produit pédagogique et 2) les partenariats avec les différents organismes. Nous lançons désormais la machine “B2C” (lire bitoussi) soit Business To Consummer : une communication directe auprès des futurs étudiants. C’est une autre expertise qu’il est assez complexe et que nous n’avions pas forcément entièrement en interne. Nous avons fait appel à un prestataire externe avec qui nous avons commencé à travailler. Je vous en dis plus dans les prochaines semaines sur les premiers résultats de ces campagnes.
3. Les recommandations
But de cette section : parler de nous c’est bien, mais c’est aussi super appréciable de vous parler de ce qu’il se fait ailleurs. Education, IA, culture, livres… Aucune thématique précise dans cette section mais simplement quelques recommandations personnelles. Business ou non. Elles me font avancer dans ma réflexion (le but de cette infolettre est de devenir grand). J’espère qu’elles vous seront également utiles :)
Géopolitique et éducation : Les universités du Moyen-Orient font des paris entre la Chine et les États-Unis. Article intéressant qui met bien en lumière l’importance des systèmes éducatifs dans l’ordre mondial. Les États-Unis et l'Europe sont depuis longtemps au centre du monde de la recherche et du développement menés par les universités. Il est probable qu'ils le resteront encore longtemps. Mais ce statut n'est pas un droit ; c'est une fonction de l'investissement gouvernemental dans ces institutions. Alors que de plus en plus de pays passent d'une économie agricole, industrielle et d'extraction de ressources à une économie de la connaissance, il est logique que de nouvelles coalitions se forment, dont certaines n'impliqueront pas de participants américains/européens… Ce n’est ni bon ni mauvais mais c’est effectivement intéressant à observer.
IA et Education : article intéressant qui prend une nouvelle fois un contre-pied vis-à-vis de ce qu’on peut lire ici ou là. Ce ne sont plus les professeurs qui sont inquiets des effets de l’IA mais bien les étudiants eux-mêmes. Au delà de ne pas l’utiliser tellement plus que leurs aînés ce sont surtout les premiers à en être potentiellement affectés n’étant pas encore sur le marché du travail. L’IA ne va pas les remplacer mais ils ne trouveraient simplement pas de travail… On n’en est pas encore là mais on peut comprendre l’inquiétude…
Théâtre : Music Hall Colette. Une pièce pleine d’énergie sur la vie de l’autrice éponyme. Un petit côté Marie s’infiltre que j’aime beaucoup sur le message et l’énergie avec laquelle on ressort de la salle. Une véritable ode à la liberté qui prend à revers une forme de féminisme dogmatique. De l’humour, une mise en scène originale. Je recommande pour les quelques représentations qu’il reste. Seul hic : c’est à 19h… ça fait un peu tôt en semaine :)
PS : Veuillez m’excuser par avance pour les typos, mots oubliés, etc. Officiellement elles sont volontaires pour voir si vous lisez bien eheh. Officieusement vous pourrez vous dire que je ne me suis tout simplement pas relu et que certaines sont passées entre les mailles de notre ami GPT4. J’ai gardé une mauvaise habitude de classe préparatoire : ne jamais me relire à la fin (mais pas un mot aux étudiants de WeiD 🤭)
Tu veux retrouver les anciennes éditions ? Ca se passe ici :
N’hésite pas à partager cette infolettre à un proche si elle t’a plu et à me dire ce que tu en as pensé :)
Bises et bon début de semaine !