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Éducation supérieure : pourquoi tout va mal ?
Précision : en fait à l’origine le texte ci-dessous était prévu pour Linkedin mais c’est bien le problème d’une pensée limitée par le nombre de caractère… Je n’ai pas pu me faire trop plaisir.
Le terme déclinisme est mis en avant pour la première fois par Oswald Spengler juste après la première guerre mondiale.
On comprend pourquoi le contexte ne portait pas à l’enthousiasme dans l’avenir.
Car oui, cette édition est quasiment autant contre le déclinisme que sur l’enseignement supérieur.
On trouve aussi une explication du succès du déclinisme dans les sciences cognitives : le passé est passé. Il n’y a donc plus rien à craindre… l’avenir quant à lui… c’est différent :)
Je pense que tout ne va pas mal.
Mais essayons de comprendre pourquoi c’est ce qu’on peut lire ici ou là.
I. A qui profite le crime ?
a) Les médias : je ne vous refais pas le topo mais on est bien d’accord qu’un titre alarmiste et pointant un déclin fait mathématiquement plus de clic qu’un bilan d’une situation qui va bien. J’ai d’ailleurs utilisé moi-même cette technique dans l’introduction de cette publication… Je ne jete ici la pierre à personne car c’est aussi bien une conséquence des algorithmes que des biais cognitifs.
b) Les établissements : prenons l’exemple des prépas (que je connais bien). Il y a effectivement une baisse (relative) des effectifs. C’est alors le branle-bas de combat pour communiquer autour d’une filière à “défendre”. Comme une citadelle attaquée.
c) Les accompagnateurs vers le supérieur : j’utilise à dessein une formulation neutre car cette dernière catégorie comporte des réalités très différentes. Mais, si mon intention est tout à fait louable d’accompagner des lycéens vers le supérieur, je dois aussi les mettre en garde sur ce qui ne va pas… et par conséquent abaisser la confiance dans le système dans son ensemble.
II. La belle époque, vraiment ?
a) Le niveau : alors oui. Le constat est clair. PISA à l’appui. Le niveau général baisse. Mais si nous prenons un peu de recul n’est-ce pas l’occasion de justement faire la différence pour les étudiants les plus ambitieux. Là où hier il fallait avoir un dossier exemplaire pour rentrer en classe préparatoire il y a quelques années, il faut parfois simplement ne pas faire de fautes d’orthographe (ce qui est déjà incroyable) pour s’en sortir très franchement aujourd’hui. Au niveau national c’est un drame. D’un point de vue individuel, étant comparé à une majorité déclinante, cela peut s’avérer être une bonne nouvelle.
b) La diversité : il suffit de regarder les photos de classes des promotions de Grande Ecole il y a 50 ans. Il n’y a pas photo (lol). Non pas que ce soit parfait aujourd’hui (loin de là) mais l’accès s’est toutefois diversifié et (sauf depuis la réforme du bac), la part de femmes dans les Grandes Ecoles a tendanciellement augmentée depuis 50 ans pour s’approcher de la parité en 2021 (avant de retomber).
c) Les carrières : faire une Grande Ecole il y a 20 ans c’était se diriger vers des métiers relativement précis. Il y avait peu de parcours (aussi bien possibles que souhaités d’ailleurs). Aujourd’hui, avec la généralisation des doubles diplômes, la flexibilité des parcours (en particulier chez l’ESSEC qui se démarque sur ce point), et l’apparition d’autres modèles de réussite, il est moins rare de croiser des entrepreneurs, influenceurs, boulangers, gamers…. Est-ce que c’est mieux en soi ? Pas forcément. Mais je pense que c’est un pas vers le monde tel qu’il évolue.
III. Une nouvelle génération d’Écoles
a) La qualité de l’enseignement : cela fait des années qu’on le dit : “on n’apprend pas grand chose en Grande Ecole, la qualité de profils est surtout liée à la prépa”. Cependant, il y a beaucoup d’inertie dans ce secteur et il est dur de concurrencer des “marques pédagogiques” aussi puissantes que celles qu’on a en France. Aller sur le sujet de la qualité permet de recentrer le débat sur le coeur de métier d’une Ecole : enseigner et former les étudiants.
b) La personnalisation : avant on savait qu’on recrutait “un ESCP”. Il fallait comprendre “un très profil, mais interchangeable”. Maintenant, les étudiants veulent adapter leur parcours et leur formation à leur préférence. Il est possible que deux étudiants qui sortent de la même école (avec le même diplôme) n’aient absolument pas les même compétences. Un casse-tête pour les recruteurs. Une aubaine pour les étudiants car c’est ce qu’ils cherchent. Certains établissements sont donc en train d’émerger et se structurent en répondant à ce besoin.
c) Le monde d’après : est-ce que des maquettes pédagogiques qui ont difficilement évolué en 40 ans sont toujours aussi adaptées à un monde plus que jamais en évolution ? Je pense qu’il faut radicalement transformer la manière dont sont enseignées les matières des Grandes Ecoles. Elles ne font aujourd’hui qu’un pont qui ne demande qu’à être renforcé entre la classe prépa et le monde du travail.
Conclusion
C’était sûrement mieux avant.
Quand nous étions tous jeunes, beaux et innocents.
Quand il n’y avait pas Tiktok et ChatGPT.
Quand on se sifflait en bas des fenêtres pour se retrouver.
Je suis persuadé que, si les défis sont nombreux, nous pouvons avoir confiance en l’avenir.
En tout cas ce sera définitivement le cas si les institutions favorisent les initiatives, l’innovation et luttent contre les barrières à l’entrée érigées par les acteurs en place dans l’éducation supérieure.
Chez WeiD nous avons choisi d’incarner ce renouveau.
S’inspirer du passé pour construire l’avenir.
A +
Simon
PS : vous pensez quoi de ce nouveau format de publication structurée comme une bonne vielle dissertation Thèse/Antithèse/Synthèse ? N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en DM
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